Cyber Toolbox*
Qu’est-ce que la Cyber Kill Chain ?
Développée par Lockheed Martin en 2011, la Cyber Kill Chain s’est imposée comme un modèle incontournable pour la cybersécurité. Ce cadre méthodologique offre une vision holistique des différentes étapes séquentielles suivies par un cybercriminel pour mener une cyberattaque.
Définition de la Cyber Kill Chain
La Cyber Kill Chain est ainsi un cadre méthodologique qui propose une vision globale des différentes étapes d’une cyberattaque.
En décortiquant chaque phase de l’attaque, la Cyber Kill Chain permet aux professionnels de la sécurité de mieux appréhender les motivations et les techniques des attaquants, et de mettre en place des défenses plus efficaces et proactives.
Plus qu’un simple modèle, la Cyber Kill Chain est une véritable philosophie de sécurité. Elle incite à adopter une approche proactive et dynamique, en se concentrant sur la prévention des intrusions et la détection des menaces à chaque étape de la chaîne d’attaque.
Objectifs du modèle Cyber Kill Chain
Ce modèle s’avère particulièrement utile pour:
- Comprendre les motivations et les techniques des attaquants: En identifiant les différentes étapes de l’attaque, les professionnels de la sécurité peuvent mieux anticiper les actions des cybercriminels et mettre en place des mesures de protection adaptées.
- Renforcer la posture de sécurité: La Cyber Kill Chain permet d’identifier les points faibles du système de sécurité et de mettre en place des défenses plus robustes pour contrer les intrusions à chaque étape.
- Améliorer la détection des menaces: En analysant les traces et les indices laissés par les attaquants à chaque étape de la chaîne d’attaque, les équipes de sécurité peuvent détecter les intrusions plus rapidement et limiter les dommages potentiels.
- Réaliser des simulations d’attaques: La Cyber Kill Chain peut être utilisée pour simuler des cyberattaques et tester l’efficacité des défenses en place.
Les 7 étapes de la Cyber Kill Chain
1. Reconnaissance
L’attaquant effectue une reconnaissance approfondie de la cible, collectant des informations sur les systèmes, les logiciels et les utilisateurs. Il recherche des vulnérabilités et des points d’entrée potentiels pour exploiter les failles de sécurité.
Exemples :
- Analyse des réseaux sociaux: L’attaquant recherche des informations sur les employés de la cible, telles que leurs noms, leurs postes et leurs responsabilités, afin de lancer des attaques d’ingénierie sociale plus ciblées.
- Scannage des ports: L’attaquant utilise des outils automatisés pour scanner les ports ouverts sur les systèmes de la cible et identifier les services vulnérables.
2. Constitution d'un arsenal
Lors de cette phase, l’attaquant se consacre à la préparation des outils spécifiques et des méthodes qu’il utilisera pour mener son attaque. Cela implique notamment la création du logiciel malveillant qui sera déployé dans le cadre de l’attaque.
Exemples :
- Création d’un cheval de Troie: L’attaquant développe un malware personnalisé capable de se cacher et d’exécuter des actions malveillantes sur le système de la cible.
- Préparation d’un email de phishing: L’attaquant conçoit un email de phishing imitant une communication légitime pour inciter la victime à cliquer sur un lien malveillant ou à télécharger une pièce jointe infectée.
3. Distribution
Le malware est transmis à la cible via divers vecteurs, tels que des emails de phishing, des sites web compromis ou des clés USB infectées.
Exemples :
- Envoi d’un email de phishing: L’attaquant envoie un email de phishing à un employé de la cible, l’incitant à cliquer sur un lien qui redirige vers un site web malveillant hébergeant le malware.
- Infection d’une clé USB: L’attaquant dépose un malware sur une clé USB et la laisse dans un lieu public accessible aux employés de la cible.
4. Exploration
L’attaquant exploite les vulnérabilités du système qu’il a identifiées pour introduire et exécuter le code malveillant qu’il a développé lors de la phase de constitution d’un arsenal (weaponization).
Exemples :
- Exploitation d’une vulnérabilité zero-day: L’attaquant exploite une vulnérabilité logicielle inconnue du public pour exécuter le malware sur le système de la cible.
- Attaque par force brute: L’attaquant utilise un outil automatisé pour tenter de deviner le mot de passe d’un utilisateur de la cible
5. Installation
L’attaquant s’installe durablement dans le système compromis pour maintenir une présence persistante et faciliter l’accès ultérieur.
Exemples :
- Installation d’un rootkit: L’attaquant installe un rootkit, un type de malware furtif qui s’exécute en arrière-plan et est difficile à détecter.
- Création d’une porte dérobée: L’attaquant crée une porte dérobée qui lui permet de se connecter à distance au système compromis à tout moment.
6. Commande & Contrôle
L’attaquant prend le contrôle à distance d’un terminal ou d’une identité au sein du réseau ciblé. Il se déplace latéralement dans le réseau, escalade les privilèges et établit des canaux de communication sécurisés avec les systèmes compromis. Cela lui permet de diriger à distance des actions spécifiques, de se déplacer à l’intérieur du réseau et de maintenir un accès continu de manière discrète.
Exemples :
- Utilisation d’un botnet: L’attaquant utilise le système compromis comme un bot dans un réseau de bots pour lancer des attaques DDoS ou envoyer des spams.
- Exfiltration de données sensibles: L’attaquant utilise le système compromis pour voler des données sensibles, telles que des informations clients ou des secrets commerciaux.
7. Action sur objectif
L’attaquant atteint son objectif final. La nature de l’action finale dépendra des motivations de l’attaquant, des vulnérabilités de la cible et des outils à sa disposition.
Exemples :
- Détournement de fonds: L’attaquant utilise les informations bancaires volées pour détourner des fonds des comptes de la cible.
- Interruption de service: L’attaquant lance une attaque par déni de service (DDoS) pour rendre un service ou un système indisponible.
- Sabotage des systèmes: L’attaquant supprime ou corrompt des données critiques pour perturber les opérations de la cible.
- Espionnage: L’attaquant vole des secrets commerciaux ou des informations sensibles pour les exploiter à son avantage.
- Rançongiciel: L’attaquant crypte les données de la cible et exige une rançon pour les déverrouiller.
En conclusion
La Cyber Kill Chain est un outil précieux pour les professionnels de la sécurité. En comprenant les différentes étapes d’une cyberattaque, ils peuvent mettre en place des défenses préventives et des mesures de détection pour contrer les cybermenaces et minimiser les dommages potentiels.
Conseils pour renforcer votre sécurité informatique
- Mettre à jour régulièrement les logiciels et les systèmes.
- Utiliser des mots de passe forts et uniques.
- Former les employés aux bonnes pratiques de sécurité.
- Mettre en place des solutions de sécurité robustes, telles que des pares-feux et des antivirus.
- Effectuer des audits de sécurité réguliers.
En suivant ces conseils et en s’appropriant le modèle de la Cyber Kill Chain, les organisations peuvent accroître leur niveau de sécurité et se protéger efficacement contre les cyberattaques. N’hésitez pas à contacter un expert en cybersécurité tel que Cinalia pour obtenir des conseils personnalisés et adaptés à votre situation.
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