À l’heure où le réchauffement climatique et la crise de l’énergie s’invitent dans notre quotidien, rendre le Cloud et les datacenters plus sobres est devenu un enjeu majeur et un véritable défi à relever.
Le Cloud et les datacenters : une consommation d’énergie en hausse.
Une consommation en énergie et une empreinte carbone connues
Impossible de faire l’impasse sur ce constat : le digital est polluant et énergivore. En France, l’empreinte carbone générée par les biens et les services du numérique représente 2,5% de la totalité des émissions de CO2 . Un chiffre qui peut sembler bas mais qui connaît une progression importante et pourrait atteindre 6,7% en 2040. De leur côté, les datacenters seraient responsables de 4 à 15% de l’impact du numérique dans l’hexagone. Par ailleurs, en 2018, la consommation énergétique des data centers des 28 pays européens était de 76,8 TWh/an, soit une hausse de 42% en 8 ans. Elle pourrait frôler les 100 TWh/an en 2030.
(source : Rapport de l’Ademe et l’Arcep sur l’empreinte environnementale du numérique en France)
Le Cloud a fait naître de nouveaux usages
Et pour cause, l’arrivée du cloud a entraîné de nouveaux usages et notamment, un nouveau biais : celui de sa capacité infinie de stockage. À tous les niveaux de la chaîne de création de données, on stocke, on duplique, on archive, on sauvegarde… Sans pour autant s’interroger sur la nécessité de le faire. L’absence de présence physique du stockage et l’allégement des coûts ont longtemps donné à chacun, la sensation que tout était possible. On sait désormais que c’est faux. Dématérialisé ne signifie pas absence d’impact.
Alors comment rendre le Cloud et ses datacenters plus responsable ? Le sujet est déjà à l’étude pour atteindre les objectifs décisifs fixés par l’Union européenne : rendre les data centers européens neutres en carbone d’ici 2030.
Comment l’utilisation du Cloud permet de réduire l’empreinte énergétique ?
Une gestion plus rationnelle des données au sein des entreprises
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, la transformation digitale a plutôt amélioré les bilans carbones des entreprises qui ont décidé de prendre ce virage important.
Si le Cloud a créé de nouveaux usages à l’échelle des individus, il a surtout permis une actualisation des pratiques au sein de grands groupes. En travaillant à leur transformation numérique, ces dernières ont eu l’occasion de les rationaliser mais également de revoir leur processus en y intégrant les enjeux RSE. Une analyse d’Accenture montre ainsi que les entreprises qui ont migré leurs infrastructures informatiques traditionnelles vers le Cloud ont réduit leur empreinte carbone de près 84% en moyenne !
Des infrastructures mutualisées et intelligentes
Si le Cloud permet de réaliser cette économie, c’est notamment parce que ses infrastructures sont aujourd’hui mutualisées entre différentes entreprises qui, auparavant, possédaient leurs propres installations. Cette mise en commun des ressources se voit par ailleurs boostée par une gestion plus intelligente de ces mêmes infrastructures.
Grâce à l’intelligence artificielle, les data centers peuvent s’adapter aux demandes et proposer plus d’efficacité que les serveurs sur site. Car si les data centers consomment, ils utilisent des technologies de haut niveau particulièrement performantes en termes d’énergie. La transformation digitale et le Cloud s’avèrent donc d’excellents choix et quoiqu’il arrive, moderniser et prendre le tournant du numérique reste important. D’ici 2025, on estime que plus de 85% des organisations devraient adopter le principe de cloud-first.
Objectifs : réduire l’empreinte carbone du Cloud.
Tout cela n’exempte en aucun cas le Cloud de sa responsabilité environnementale. Plusieurs pistes sont déjà étudiées et mises en place par les grands acteurs du secteur pour atteindre des objectifs clairs.
Des objectifs fixés à l’horizon 2030
Un Cloud européen neutre d’ici 2030 : c’est l’ambitieux objectif que se sont fixés 25 industriels de l’infrastructure en Europe. Annoncé le 21 janvier 2021, ce pacte construit sur la base du volontariat a été réalisé en collaboration avec la Commission européenne. Une initiative qui prône avant tout l’autorégulation des acteurs et se concentre sur les émissions de carbone directes tout en intégrant différents critères techniques. Les acteurs du secteur s’engagent notamment à s’alimenter à 75% à partir de sources décarbonées d’énergies d’ici 2025. Mais d’autres pistes sont aussi à l’étude.
La piste des énergies renouvelables
En effet, parmi les autres pistes envisagées figure l’intégration des grands principes de l’économie circulaire dans la gestion de l’énergie consommée par les datacenters. Par exemple, en parvenant à recycler la chaleur rejetée par leurs serveurs, c’est déjà le cas de la piscine de la Butte aux Cailles à Paris. Par ailleurs, l’utilisation d’énergies renouvelables reste à ce jour l’une des voies royales pour rendre le Cloud plus écolo. Tout comme le fait d’investir dans du matériel à haut rendement énergétique pour l’éclairage ou encore l’alimentation électrique. Des entreprises et de nombreuses startups se sont attaquées à ce défi et cherchent désormais à concevoir des systèmes de refroidissement intelligents pour réduire le gaspillage. Elles s’attaquent également à la question du recyclage et du traitement des déchets propres au Cloud et aux datacenters.
Autant de solutions qui permettront aux responsables informatiques du monde entier de faire des choix plus écologiques à moyen terme et de prendre des décisions éclairées sur le sujet.